Coupe du monde de FIFA 17, Coupe du monde League of Legends masculine et féminine, Open de Counter-Strike... Le sport électronique se développe et se professionnalise depuis quelques années. Certaines compétitions sont désormais dotées de millions de dollars de prix et les meilleurs joueurs sont devenus de véritables stars suivies par des millions de fans.
Voilà un sport qui n’en était pas un, il y a quelques années. Qui aurait pu prédire que les jeux vidéo allaient un jour être considérés comme un sport ? C’est pourtant le cas aujourd’hui. Les jeux vidéo ont été rebaptisés Sport électronique (E-Sport en anglais). Il s’agit d’une discipline qui se professionnalise avec de grands championnats, des sponsors et de l'argent, beaucoup d’argent. Le rachat, en 2014, par Amazon, de Twitch, une plateforme diffusant en streaming des parties de jeux vidéo et des compétitions d’E-Sport, pour un milliard de dollars, a marqué un basculement, confirmé par l’engagement de plus en plus sérieux des éditeurs de jeu.
À l’automne 2014, par exemple, pas moins de 27 millions de personnes ont assisté en direct à un tournoi de League of Legends. Un succès qui attire de plus en plus d’investisseurs, prêts à sponsoriser événements et joueurs.
Un « vrai » sport
Il ne faut pas oublier que, depuis 2000, les échecs sont reconnus comme un sport dans plusieurs pays du monde et le Sport électronique pourrait connaître le même sort dans les années à venir. L’E-Sport n’est pas encore reconnu officiellement et ne dispose d’aucun statut, même s’il y a énormément de points communs, comme le souligne Sébastien Debs, joueur professionnel de Dota 2, qui évoque dans Le Monde, les points communs avec les vrais sports ; « l’entraînement intensif et régulier, la notion de spectacle et de divertissement, l’économie de l’E-Sport avec les sponsors, les clubs, les agents, les fans, la question de la performance, l’esprit d’équipe, la notion d’excellence… ».
S’il est évident qu’un tournoi de jeu vidéo n’est pas comparable, en termes de dépense physique, à un match de tennis ou de football, cela nécessite néanmoins d’être en bonne forme physique et mentale, assure Sasha Brodowski, cofondateur de Bang Bang Management, qui gère les droits d’une quinzaine de joueurs. « Les joueurs s’entraînent du matin au soir, parfois même 14 heures par jour. Certains finissent même par prendre leur retraite, étant trop fatigués. »
Le Sport électronique à Maurice
Si aux États-Unis et en Europe, certains joueurs ont déjà obtenu le statut d'athlète, à Maurice, la jeune génération rêve encore de sa professionnalisation.
Contrairement aux joueurs professionnels de grandes équipes de l'Occident, qui empochent des centaines de milliers de dollars pour une seule finale de Counter-Strike qu’ils disputent, les Mauriciens, eux, faute de sponsors, ne touchent pas un rond. S’ils arrivent à disputer une finale dans un tournoi local, il n’y a que le sentiment d'être les meilleurs à Maurice, qui les motive.
Pour Dylan Chan, aussi connu comme Golet dans le monde des gamers, Maurice possède de très bons joueurs : « Nous avons des joueurs capables d’aller très loin au niveau mondial, mais la vitesse de l’internet à Maurice reste un vrai problème. » Les jeux en ligne ont en effet besoin d’une connexion stable et rapide. Ces connexions sont généralement mesurées par le Ping. À Maurice le Ping sur les serveurs internationaux varie entre 200 et 350, ce qui crée des Delays en plein match, et c’est très incommodant pour les joueurs.
En Europe ou en Amérique, par contre, les gamers bénéficient d’un Ping ne dépassant pas 50, ce qui rend le jeu plus rapide et fluide donnant lieu à de bien meilleures performances.
Uzeyr Khodabaccus Stroberry est, lui, d’avis qu’il est temps pour les joueurs mauriciens de se regrouper afin de pouvoir être fédérés : « Les gamers mauriciens n’ont pas de fédération ou d’association et cela nous empêche de progresser et de concurrencer les plus grandes équipes au niveau mondial. Si nous arrivons à nous regrouper et à former une association, peut-être qu’à l’avenir nous aurons une fédération, qui sait ? »
Plusieurs pays d’Europe ont en effet déjà leurs propres fédérations et associations. Selon les dernières informations recueillies, l’éventualité que l’E-Sport intègre les jeux Olympiques est également à l’étude.
En avril 2016, le Comité olympique a annoncé reconnaître l'E-Sport comme un sport à part entière..
Les compétitions locales
Les compétitions à Maurice sont généralement organisées par des cybercafés spécialisés en Gaming.
Mais avec l’arrivée des « free wifi spots » plusieurs cybercafés ont fermé boutique. Seuls quelques cybercafés opèrent encore et organisent des compétitions à travers l’île, à l’instar de Cyber Arena à Rivière-du-Rempart, Area 51 à Mahébourg et le Zed’s Cyber Lounge Café à Port-Louis.