Une virée dans les régions de l’Ouest, soit à La Ferme et Gros Cailloux, met à jour un fait important : il faut mettre en place une politique pour la pratique du sport dans ces endroits. C’est encore pire pour les éléments féminins, qui n’ont pratiquement rien à se mettre sous la dent.
En ce mardi après-midi, même la côte Ouest, réputée chaude, aride et sèche, est copieusement arrosée par les pluies intermittentes.
Nous sommes à la Cité EDC de La Ferme. Un groupe d’hommes discutent devant le terrain de football, sur lequel quelques gosses téméraires se la jouent à la Harry Kane. « À Cité La Ferme, franchement, il n’y a pas grand-chose de prévu pour les sportifs. Sinon, quelques rencontres de football organisées au petit bonheur », soutient Jean Yves, la soixantaine.
« Le terrain de Cité La Ferme est tout ce qu’on possède dans cette localité. Sinon, certains s’adonnent à la pêche artisanale à … La Ferme », poursuit Yves, grand fan du Lotus Bleu FC.
Pas mal dit. Car notre tournée dans la Cité EDC avec ses ruelles étroites et où règne une pauvreté criante, nous a confirmé que, sportivement parlant, les habitants sont laissés pour compte.
Les filles sans grandes possibilités
Anoushka G., mère de trois filles, aurait souhaité que ses enfants et nièces puissent pratiquer le badminton, le tennis de table ou le volley-ball. « Je ne vois rien venir pour les filles. Les jeunes garçons et même les pères de famille peuvent toujours se rabattre sur le terrain de football. Alors que rien n’est prévu pour les filles et les mères de famille ». Ici pas de cours de yoga, ni de zumba et d’autres activités de ce genre.
Gros Cailloux pas mieux loti
Au village hall de Gros Cailloux, il n’y a que le préposé, qui, une facon de le dire … se tourne les pouces. Pourtant, au milieu de cette salle, traîne une table de billard/snooker/pool et, bien gardée dans un coin, une table de tennis…pliée avec soin. « Je pense que la pluie décourage les gens à sortir. Sinon, sportivement parlant, il n’y a pas grand-chose dans cette localité », avise t-il.
À la jonction La Croisée Chebel/Gros Cailloux, un groupe d’hommes abordent leur 3e partie de rummy. « Comme vous voyez, à notre âge, nous optons plus pour les activités internes. Au mieux, une partie de pétanque », nous dit le doyen de ce groupe de joueurs de cartes.
Pour les quelques adolescents que nous avons rencontrés, ils se plaignent de l’absence d’un terrain de football. « Il y a le stade de Bambous, un petit bijou. Mais notre équipe n’y a pas accès, comme la plupart des autres jeunes de la localité », explique un résident de Gros Cailloux.
Au juste, les infrastructures existantes nécessitent un ‘uplifting’. Les habitants réclament des autorités sportives, municipales et villageoises ainsi que les ONGs de ces régions, qu’elles dégagent une politique d’ensemble pour le développement des sports à La Ferme et Gros Cailloux.
Steeve Magdeleine, président du conseil de district de Rivière Noire, se dit au courant de certains manquements. Il parle de projets à venir et ne manque pas d’égratigner les habitants au passage. « C’est sûr que certaines infrastructures nécessitent une rénovation et d’autres ont besoin d’entretiens réguliers. On travaille dans ce sens. J’ai en tête un terrain de football synthétique à Gros Cailloux. De plus, il y a plusieurs activités, dont le zumba, à l’intention des femmes. Mais, il faut faire ressortir qu’on s’attend que les sportifs de Gros Cailloux et de La Ferme viennent de l’avant avec des propositions. Cependant, nous avons un budget à respecter. Mais le coup est jouable», avise-t-il.