Emmanuel Vincent cumule les petits jobs en attendant de trouver un boulot permanent.

De professionnels à amateurs : les footballeurs doivent tout recommencer à zéro

By Loïc Gangaram Jeudi 08 Novembre 2018 Football Local O commentaire 0 views

La professionnalisation du football est de l’histoire ancienne. Le championnat repasse en amateur pour la saison 2018/2019. Un changement préjudiciable, selon les joueurs. Certains doivent trouver un nouvel emploi, tout en jonglant avec les entraînements et les matchs. Pas une mince affaire… 

On efface tout et on recommence. Plus de football professionnel sur la scène locale. Place désormais à la Super League pour la nouvelle saison qui se profile à l’horizon. Avec le projet de la professionnalisation du football, lancé en 2014, les joueurs percevaient un salaire pour jouer au football. Désormais, ce n’est plus le cas. 

Linsley Brasse, joueur de Pamplemousses SC, explique qu’il a dû tout recommencer à zéro. « Quand j’ai appris qu’il n’y aura plus de ligue professionnelle, je me suis vite mis à la recherche d’un emploi. Mais cela n’était pas facile. Finalement, j’ai pu trouver du travail dans une usine. Au cas contraire, la situation allait être plus compliquée », confie le milieu de terrain. Et d’ajouter : « Certes, je suis  très déçu par les fausses promesses. Je pense que c’est une bonne chose de revenir en amateur. La ligue professionnelle était un projet très mal organisé. On a commencé un projet sans avoir de bonnes bases et sans penser aux conséquences que cela pourrait engendrer ». 

Le capitaine de La Cure Sylvester, Jason Selmour, est, lui, dégoûté. Le retour en amateur est pour lui une baisse dans ses revenus. « C’est vraiment dur de tout recommencer. Avec la professionnalisation, je percevais un salaire décent avec lequel je pouvais joindre les deux bouts. Mais là, les dirigeants ont déjà expliqué que notre salaire sera réduit », indique-t-il. Dans la foulée, le footballeur souligne que désormais, son temps se limite à son boulot et les séances d’entraînement. « Je me sens fatigué au quotidien. Je travaille à mon propre compte comme pâtissier et je dois aussi m’entraîner. C’est dur, car auparavant, on ne faisait que jouer au football. Avec la professionnalisation, on avait beaucoup plus de temps pour nous reposer », indique t-il. 

De son côté, le défenseur de l’ASPL 2000 et du Club M, Emmanuel Vincent, éprouve des difficultés à trouver un travail permanent. « Depuis quatre mois déjà, je cumule les petits jobs. Je fais plusieurs démarches en espérant trouver un travail permanent. De plus, il faut trouver du temps pour aller aux séances d’entraînement. Avec cette situation, j’ai même dû renoncer à la sélection nationale pour son dernier match », dit le défenseur portlouisien. 

Cela peut vous intéresser