Les Comores sont devenus le troisième pays de l’océan Indien à se qualifier pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations. Si 47 ans de cela, Maurice était le premier de la région à réaliser cet exploit, le Club M semble aujourd’hui être très loin de pouvoir rééditer cette performance.
Après Maurice en 1974 et Madagascar en 2019, l’équipe des Comores disputera pour la première fois la Coupe d’Afrique des Nations. Les Comoriens ont décroché le point qui leur manquait en faisant match nul 0-0 face au Togo, jeudi, dans le groupe G des éliminatoires pour la CAN 2021. Composés majoritairement d’expatriés évoluant en France notamment en Ligue 2, National 2 ou 3 et dans les championnats de seconde zone, les Cœlacanthes (surnom des Comores : ndlr) dirigés par Amir Abdou ont marqué une belle page d’histoire du football comorien. Cependant, cette qualification des Comores est une bonne piqûre de rappel de l’état du football mauricien. De mal en pis car durant les cinq dernières années, Maurice enchaîne des piètres performances sur le plan continental. La sélection nationale ne dispute d’ailleurs pas cette phase éliminatoire puisqu’elle s’était fait éliminer par Sao-Tomé-Et-Principe, qui était jusque-là inconnu des Mauriciens, lors du tour préliminaire en octobre 2019. Dirigé par Akbar Patel à l’époque, le Club M avait déjà été battu à l’aller (3-1) au stade Anjalay et au retour (2-1) à l’extérieur. D’ailleurs, la dernière fois que Maurice avait disputé les éliminatoires de la CAN remonte en 2016.
DES EXEMPLES À SUIVRE
Là où le bât blesse est que la nouvelle génération du Club M semble très loin de pouvoir rééditer l’exploit de ses aînés, qui s’étaient qualifiés pour la phase finale de la CAN 1974 avec feu Mamade Elahee à la manette. Pour l’ancien sélectionneur du Club M, Akbar Patel, il faut revoir la structure de la formation afin de remettre le football mauricien sur les rails. « Il est grand temps de mettre en place un projet à long terme. Et la formation est la base, car nos jeunes représentent l’avenir. Nous devons leur donner plus d’exposition. Les Comores ont un grand contingent d’expatriés qui évoluent à un bon niveau en France. C’est la raison pour laquelle ils sont capables de rivaliser. À nous maintenant d’emboîter le pas. J’aurais bien aimé revoir Maurice à une phase finale de la CAN à l’avenir », confie-t-il.
Pour sa part, Andy Sophie est catégorique : Les Comores et Madagascar sont des exemples à suivre. Pour l’entraîneurjoueur de Grande-RivièreSud-Est Wanderers, il est important de rechercher nos expatriés qui se trouvent dans les quatre coins du monde. « Nos expatriés apporteront un plus à la sélection avec leur expérience. Ce serait bien de pouvoir faire un amalgame entre les expatriés et les joueurs locaux qui sont aussi talentueux. De plus, nous devons bien redéfinir nos priorités. Nous ne pouvons pas seulement nous focaliser sur les Jeux des îles alors que la Coupe d’Afrique des Nations est beaucoup plus importante », précise l’attaquant des Rastas.
Shyam Oodunt : « Nou nivo inn bese »
Faisant partie de la sélection ayant participé à la CAN 1974 en Égypte, Shyam Oodunt confie que le football mauricien est au plus bas. « Nou nivo inn bese », dit-il. Pour l’ancien joueur des Cadets, il faut impérativement revoir la formation. « Il faut exporter au maximum des jeunes joueurs afin que dans le futur, ils puissent aider la sélection ». Et de poursuivre. « A mo lepok, bann zoueur ti p zoue par pasion, aster bocou zoue pou cass. Li domaz ».