Marc Arthur Assouan rêvait de faire carrière à Maurice. Ce milieu défensif ivoirien de 21 ans a débarqué chez nous le 2 décembre 2014 et a paraphé un contrat avec l’ASPL 2000. Selon ses dires, il serait sans salaire depuis janvier et a été évincé de l’escouade de l’ASPL 2000. Il rentre en Côte d’Ivoire ce jeudi 30 avril. Anwar Ehalee, président du club réagit.
Marc s’est endetté pour mettre le cap sur Maurice. « Mon agent camerounais m’a affirmé que l’ASPL 2000, un club portlouisien me voulait. J’ai refusé de prolonger avec mon club, le Stade d’Abidjan pour évoluer dans le championnat mauricien. Dès mon arrivée, j’ai paraphé un contrat (qui me semble d’une durée de deux ans). Le lendemain, le club m’a fait signer les conditions et règlements. Les dirigeants nous avaient assurés que mon salaire varierait en fonction de mes performances », allègue Marc Arthur Assouan.
C’est le coach du club qui aurait averti le joueur qu’il avait été évincé de l’équipe. « C’était contre Petite-Rivière Noire FC. L’entraîneur m’a demandé de contacter les dirigeants et que je ne pourrai jouer. J’ai appris que l’ASPL 2000 voulait un milieu offensif et non un milieu défensif. C’est alors que le cauchemar a commencé », raconte ce gaucher.
Graves allégations
L’Ivoirien porte de graves allégations. « Je n’ai reçu que Rs 15 000 comme salaire pour les mois de décembre et de janvier. Concernant les mois de février, mars et avril, je n’ai rien reçu. Avec mes deux compatriotes ivoiriens et un Camerounais, nous sommes venus à Maurice pour jouer. Je ne comprends pas pourquoi j’ai été pénalisé. Après mon évincement de du club de la capitale, il y a eu des pourparlers avec le club AS Rivière-du-Rempart. Avec l’accord de l’ASPL, je me suis entraîné pendant deux semaines avec les Nordistes. Cela m’a pénalisé davantage, le club de la capitale a résilié mon contrat et je serai déporté ce jeudi 30 avril », prétend le joueur.
L’Ivoirien dit avoir vécu une mauvaise expérience et a dû supporter des conditions de vie difficiles chez nous. « Je me suis endetté. J’ai un fils de deux ans. À chaque fin du mois, je devais envoyer de l’argent à ma famille. Pour les mois de février et mars, certains voisins m’ont aidé financièrement. Certains jours, j’étais sans nourriture. Ce sont les voisins qui me donnaient à manger. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi, je souhaite signer pour un autre club mauricien », insiste notre interlocuteur.
« Les procédures respectées »
Sollicité par le Défi Quotidien, Anwar Elahee, président de l’Association Sportive de Port-Louis 2000, réagit. « Le joueur avait reçu son préavis depuis janvier. Il savait que le club n’allait pas retenir ses services. Tout a été respecté. La Mauritius Football Association a été avertie de notre décision. De plus, le joueur a obtenu une compensation », affirme-t-il.
Dans la foulée, le représentant du club s’explique sur le contrat. « Le joueur savait que, faute de performance, son contrat n’allait pas être prolongé. Il a agréé et par la suite, nous l’avons libéré. Toutefois, le joueur a insisté pour rester à Maurice afin d’établir des contacts avec d’autres équipes. L’Ivoirien a commis une faute grave en s’entraînant avec une autre équipe. Or, la loi stipule clairement qu’un joueur doit rentrer dans son pays avant de s’engager avec une autre équipe.
Cet après-midi (ndlr : mardi 28 avril), les dirigeants de l’ASPL 2000 et le joueur sont parvenus à un accord. Nous lui avons donné une compensation qu’il a signée en bonne et due forme. Cet accord a été conclu sur une base humanitaire », confie Anwar Elahee. Après 27 journées de championnat, ASPL 2000 pointe à la deuxième place au classement général, à trois points du leader, Cercle de Joachim.
L’agent : « À titre humanitaire, on lui a donné une compensation »
Le Camerounais, Alain France Mipo, est l’agent de l’Ivoirien Marc Arthur Assouan. Joint au téléphone, il précise les termes de l’accord conclu. « J’ai sélectionné ce joueur à Abidjan. Par la suite, ASPL 2000 l’a mis à l’essai et il a été enregistré auprès de la MFA. L’accord entre le club et le joueur stipulait qu’il serait à l’essai jusqu’à février 2015. Et si l’ASPL 2000 est satisfait, il serait retenu. Sinon, il serait relâché dès la fin de janvier, lors de la période des transferts », explique-t-il.
« Par la suite, l’entraîneur ne l’a pas utilisé et le club a averti la MFA. Toutefois, le joueur a demandé aux dirigeants de lui accorder quelque temps et d’attendre le retour de son agent à Maurice, afin de lui trouver un autre club pour sauver sa saison. J’étais au Cameroun. Entre-temps, il s’est entraîné avec le club de Rivière-du-Rempart sans avertir l’ASPL 2000. Il a même osé jouer un match amical contre l’ASPL 2000. C’est très grave. C’est à mon retour à Maurice qu’il m’a mis au courant », ajoute l’agent du joueur.
Alain France Mipo précise que le joueur doit regagner son pays avant d’évoluer dans un autre club. « Il était au courant et il doit rentrer chez lui, et attendre la saison prochaine pour s’engager avec un autre club. Les règlements pour les joueurs étrangers sont clairs : ils n’ont pas le droit de jouer pour deux équipes dans une même saison. Il devra refaire son permis de travail avant de s’engager avec un autre club mauricien. Il m’a parlé en me disant qu’il n’avait pas d’argent. J’ai entamé des négociations avec les dirigeants. C’est à titre humanitaire que l’ASPL 2000 lui a accordé une compensation, soit un mois de salaire », a-t-il déclaré au téléphone.
Cedric Ramasawmy